Grafenstein - Silence Endless - 5/6 - par Stryg
Groupe : Grafenstein
Album : Silence Endless
Genre : Brutal Black / Thrash
Année : 2005
Label : Black Hate Productions
Pays : Allemagne
Durée : 33 minutes
Tracklist :
1 - Days Red Dawn
2 - Vengence
3 - Call The Storm
4 - Vow Of Honor
5 - Hoarfost
6 - Through The Leaves
7 - Wächter
8 - Pulsing Death
Ah, l?Allemagne? ce pays ne cessera pas de nous amener son lot de petits groupes qui nous offre une musique si caractéristique, une musique haineuse, noire mais surtout obscure?
Groupe quasiment passé inaperçu, Granfenstein a enchaîné les démos (au nombre de trois) avant de signer chez Black Hate Productions pour sortir leur premier album au nom éculé de « Silence Endless ». Visuellement, on a le droit à toute la panoplies de symboles (voire de clichés) propres à ce genre de groupes, de productions ; Le ton se veut dans le noir, l?obscurantisme, la haine et aussi un goût prononcé pour le blasphème. Musicalement, vous comme moi savons qu?il s?agit de black metal, cela sans même s?être enfilé la galette entre les oreilles. Alors? un groupe de plus ? Un groupe qui utilise à nouveau une imagerie provocante pour cacher une carence musicale ? Et non, car Grafenstein allie imagerie et musique, à la manière d?un Tsjuder ; Crier sa haine à la gueule de Dieu en alliant l?imagerie à une musique adéquate. Et il est clair que lorsque l?on se pose la question de savoir comment faire un black metal racé et violent sans pour autant rentrer dans la linéarité d?un Dark Funeral ou même d?un Marduk à l?époque d?un « Panzer Division Marduk », lorsque l?on pense à un accouplement entre black et thrash metal, il y a de grandes chances qu?il en ressorte quelque chose de vraiment intéressant.
C?est dès les premiers instants que l?on pressent que ce disque se révèle intéressant, voire, pour les fanatiques de black un brin couillu, un petit délice de headbanging. Débutant, donc, sur des riffs acérés, assez aiguës, voix inhumaines, sales, sur fond de blast beats, où une basse très grave, à son avantage martèle sur grand fonds de structures assez thrash metal. On sent là les inspirations d?un black metal à la sauce suédoise, surtout des influences découlant des productions de Tsjuder. Mais il ne s?agit pas là d?une copie conforme qui donne lieu à un black brutal dans le sens strict du terme sur toute la longueur du disque, Grafenstein sait varier ; On voit déjà sur « Call The Storm » une nette évolution vers des passages plus calmes tout en gardant cette structure si typiquement thrash, aux riffs bien plus heavy. Et sur toute la durée du disque, une régression de la bestialité s?opère au profit des ambiances, devenant plus lourdes une piste après l?autre, d?infimes éléments atmosphériques apparaissent, une basse jouant seule, une guitare acoustique. Une régression intelligente, à l?avantage globale de l?album.
Concernant la production notamment, c?est brut de chez brut, puissant, ce qui ne veut pas dire que la production est clean comme chez les suédois de Legion ou Dark Funeral, le son a été travaillé de telle manière à ce que le son sonne puissant mais sale, nécro, malsain? Un contraste, un savoureux équilibre entre la puissance du thrash et le morbide maladif du black metal. Là non plus, quasiment pas de fautes.
Un excellent album en définitive, pas de défauts notables (peut-être un peu court du haut de ses trente-trois minutes) sauf peut-être une voix un peu trop en retrait par rapport au reste des instruments mais celle-ci étant sincère des sentiments négatifs qu?elle désire vomir, on sera indulgent. Pour les fanatiques de black couillu et sincère.
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