Wyrd - Wrath & Revenge

Wyrd - Wrath & Revenge - 5/6 - par C.
Wyrd  -  Wrath & Revenge
Groupe : Wyrd
Album : Wrath & Revenge
Genre :
Année : 0000
Label :
Pays :
Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5/6
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Groupe : Wyrd
Album : Wrath & Revenge
Genre : Pagan/Folk Black Metal
Année : 2003
Label : Desolate Landscapes / Solistitium Records
Pays : Finlande
Durée : 74 minutes
Remarques : Compilation


Tracklist :

1 - Ravenhill
2 - Unchained
3 - Hel
4 - Revenge of the Pagan Hordes
5 - The Old Warrior
6 - Wotan's Heir
7 - Wyrd
8 - Gods of the Storm
9 - Song of the Northern Gale
10 - Season of Grief
11 - Oath of Revenge
12 - Promise



Qui ne connaît pas Nargath, grand personnage de la scène underground finlandaise et actif dans de très nombreux projets (Azaghal, Vultyr?). Wyrd est un duo plus orienté black métal pagan et folklorique, où Nargath s?accompagne de JL Nokturnal aux percussions. Entre quelques démos et une flopée d?albums, Nargath sort en 2003 ce « best of », compilant les meilleurs titres des démos de Wyrd pour plus d?une heure de musique, intéressant pour découvrir les débuts du groupe. Le cd fut limité à 500 copies sold out puis réédité.

Les sept premiers titres représentent l?intégralité de la première démo « Unchained Heathen Wrath », alternant black métal raw et violent au pagan métal en mid-tempo. Nous avons droit à un instant des plus mélancoliques avec ce sublime premier titre « Ravenhill », très inspiré des premiers Burzum. En effet, le son est assez sale (proche de Bilskirnir) et les vocaux de même cru que ceux interprétés sur « Dunkelnacht ». Le rythme est à mid-tempo, les guitares sont nostalgiques, évasives et entraînantes. Le morceau traîne un peu mais sait nous envoûter en restant très bien construit avec d?habiles variations de riff.

On change brusquement de ton avec « Unchained », lassant place à un raw black métal des plus classique. En effet, le rythme accélère vivement et les guitares sonnent agressif et monocorde. Le son est mauvais et les vocaux malsains, dominants avec les percussions, ajoutant à la crudité de ce morceau true black des plus banal.

Troisième piste : on passe à un rythme plus lent et ethnique pour un titre purement pagan, à l?instar du premier. Alternant avec des vocaux black saturés, de vaillants chants clairs enrichissent la musique de connotations vikings reposant sur une rythmique apathique mais néanmoins prenante. Une certaine nostalgie se dégage des riffs, autre attrait du pagan black métal de haut rang que nous propose Nargath. Le morceau s?achève par un petit solo de guitare, triste et agréable.

On alterne à nouveau sur ce cinquième titre, court, violent et efficace. Le rythme alterne caisse claire et charleston, saccadant les riffs agressifs et tranchant qui cisaillent le morceau. On pense aux premiers Azaghal. Les vocaux sont ici écorchés et plus dérangeant qu?à l?ordinaire, collant parfaitement à la musique hargneuse, hostile et acharnée, presque abrutissante et d?une qualité sonore toujours très « true black ».

Le tempo ralentit à nouveau sur « The Old Warrior », caractérisé par une ligne de basse très présente, attrayante et travaillée. La guitare se fait à nouveau morne et tourmentée, distillant un arpège mélodique et accrocheur. La basse fait donc apparition, accompagnant la mélodie en lui apportant davantage de tristesse et de tragique sur un mid-tempo jouant d?agréables variations rythmique. La musique reste cependant vaillante et emplie d?un honneur belliqueux. De solennelles paroles ainsi que des chants clairs laissent la basse finaliser le morceau.

« Wotan's Heir », de teneur plus violente, reste un titre aux sonorités très darkthroniennes. Le rythme est assez brutal et les variations de riffs fréquentes, ce qui compense toute lassitude engrangée par les guitares monocordes et rendant le black métal primitif plus accrocheur. Les accords sont sales et brutaux mais gardent tout leur tranchant sur ce morceau malsain et rageur à souhaits.

Un petit interlude éponyme marque une pause folklorique variant l?opus avec une minute trente d?ambiant original. Le clavier distille quelques notes s?apparentant à du hautbois, énigmatiques et nobles. L?ambiance se fait moyenâgeuse et toujours très pagan avec ces sonorités grasses mais distinctes, bien que la fin du morceau soit un peu maladroite.

Les quatre prochains morceaux proviennent des deuxièmes et troisièmes démos, beaucoup plus mûres, travaillées et abouties. En effet, on remarque le changement dès les premières mesures de «Gods of the Storm», dont les lyrics furent écrits par Satanic Warmaster. La qualité sonore est de bien meilleure qualité, et les riffs rapides et attristés. Pas de férocité sur ce titre, la célérité se met au service de la nostalgie. Des arpèges plus lentes et folks enrichissent également le morceau.

La neuvième piste s?introduit d?un nouveau passage folk aux claviers. Le son est très bon et les notes douces, épiques et envoûtantes. Un black métal de même cru prend alors place, mid-tempo, riff hardis et fiers de rigueur, saturés à l?extrême. La voix a également changé, plus intense, moins sale et arrachée que sur les titres de la première démo. Les claviers sont présents tout au long de ce titre glorieux, lui donnant une dimension plus riche et même parfois spectaculaire.

« Season of Grief » ressemble au titre précédent, le folklore en moins et la nostalgie en plus. En effet, nous avons affaire à un morceau de grande qualité, sûrement le plus intéressant de la compilation. Le rythme est plutôt lent et les riffs entraînants et évasifs, empreints de mélancolie et de grandeur. De touches de clavier ainsi que des chants clairs embellissent la mélodie et apporte une finition superbe au morceau, qui s?achève sur un duo guitare/clavier des plus réussi, mystérieux et touchant.

L?avant-dernier morceau reste dans la continuité et montre l?abandon du raw black métal de « Unchained Heathen Wrath » pour une musique viking, calme, glorieuse et mélancolique. Les chants clairs sont mélodieux et épiques, surplombant des riffs d?une nostalgie digne de Burzum, attachants et de toute beauté. Le morceau joue également sur les harmoniques de guitare et les claviers, magiques et éblouissant.

« Promise » fut composée spécialement pour le best of. Il s?agit d?un morceau se rapprochant de l?ambiant avec guitares uniquement. On débute sur des riffs flamenco et profonds, simples mais très émouvants. L?ambiance singulière, les bruitages et les chuchotements de Nargath nous emportent très loin, au delà des batailles épiques et des contrées du grand nord?

Après un black métal violent, cru et « old school » de premier choix, Wyrd a su évoluer dans le bon sens vers quelque chose de plus calme, travaillé et mature, alliant la crudité du black métal à des mélodies pagan nostalgiques avec une pointe de folklore, assez profondes pour nous faire décoller. Incontournable pour tous les fan de l?apogée de Wyrd, et de « true » ou « pagan » black métal.


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