Uruk-Hai - Dragons Of War

Uruk-Hai - Dragons Of War - 5/6 - par C.
Uruk-Hai - Dragons Of War
Groupe : Uruk-Hai
Album : Dragons Of War
Genre :
Année : 0000
Label :
Pays :
Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5/6
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Groupe : Uruk-Hai
Album : Dragons of War
Genre : Ambiant
Année : 2005
Label : Dragon's Breath Records
Pays : Autriche
Durée : 74 minutes
Remarques : Compilation


Tracklist :

1 - Remember the Ancient
2 - Mina Morgul
3 - The Eternal Halls
4 - Isengard
5 - Dragonfire



Uruk-Hai, one-man-band autrichien mené par Hugin, peut aisément être cité comme un pilier de la scène mondiale de musique ambiante. En effet, Uruk-Hai est fort d?une vingtaine de productions bénéficiant d?un enregistrement studio pouvant aisément dépasser l?heure de musique. L?ambiant d?Hugin se caractérise par des nappes de soundscapes, de samples divers et de mélodies jouées aux claviers, toujours très propres. On a affaire à un des nombreux albums studio d?Uruk-Hai, construit ici sur le thème des dragons et atteignant les 75 minutes. L?artwork est flamboyant, et inutile de vous dire qu?Uruk-Hai s?inspire principalement des mondes de Tolkien.

« Remember the ancient », première piste longue durée de vingt minutes. Une plage de soundscapes sombre envahit l?atmosphère, accompagnée de coups sourd et réguliers assez inquiétants. Une voix féminine murmure quelques mots plutôt angoissés et solennels, tirés du Seigneur des Anneaux. Commence alors un jeu de caisse clair entraînant et belliqueux, nous plongeant instantanément dans un monde de batailles et de rebondissements. Puis les claviers arrivent enfin, magiques, épiques, sinistres mais néanmoins brillants, laissant le rythme ternaire martelé et mid-tempo de caisse claire dominant. Une voix sale, sombre et étouffée apparaît par instant, telle les vociférations des Uruk-Hai. L?ambiance est énigmatique et évasive, envoûtant l?auditeur dans un monde lointain et ténébreux. Au centre du morceau les instruments se calment et laissent place à de légères percussions, laissant émerger de rêveuses et claires sonorités jouées au claviers. De nouvelles mélodies sont alors distillées, émouvantes, piquantes et prenantes. Les cinq dernières minutes font place à des samples de batailles assez violents et barbares, très réalistes, et le morceau s?achève par de lugubres nappes de synthé, étincelantes et se fondant dans la nuit achevant le combat.

La seconde piste, dont le titre n?est pas sans rappeler un album du grand Summoning, débute sur des mélodies claires et attachantes. Un son de guitare assez lointain distille des notes construites, éblouissante, faisant flamber l?ambiance ainsi constituée, la qualité sonore claire et très propre de la musique donnant en outre une écoute très agréable à l?auditeur. Le rythme est assuré par un battement primitif de caisse claire, à l?instar du premier titre, toujours en mid-tempo. Hugin assure des vocaux assez black et gras, sans pour autant « salir » le morceau, lui donnant une dimension toujours plus épique et fidèle aux magiques épopées du SdA. Au bout de quatre minutes, les instruments se calment et aboutissent sur une dernière minute plus sombre avec des samples abyssaux et caverneux, doublés de solennels et froide paroles.

« The Eternal Walls », seconde piste longue durée avec une demi-heure de pur ambiant. Le morceau démarre progressivement avec une nappe habituelle de soundscape captivante et capturant l?auditeur dans une sphère parallèle. D?épiques chants, très nobles, assimilables à des chants grégoriens, apparaissent derrière la plage sonore. Le climat est très intrigant et planant, épuré et aérien, occupant un tiers de la piste pour mieux nous imbiber de cette ambiance troublante et rêveuse, presque obscure. Des bruitages cavaliers apparaissent de temps à autre, apportant quelques variations. Peu après, des nappes de claviers plus claires et plus profondes dominent la piste, développant de larges et épiques pans sonores, très longs et fluides. Cette partie ambiante est tellement captivante et représentative du talent et de la magie d?Uruk-Hai, découvrant ainsi toute sa transcendance et son élévation... Le morceau est très simpliste mais cette candeur ne nous laisse pas moins l?impression d?un ambiant puissant et éternel, épique et sobre à l?extrême. Les dix dernières minutes de la piste reprennent les ténébreuses nappes de synthé du début, accompagnés de ces chants enchanteurs, nobles et infinis?

On change de registre avec « Isengard », piste plus riche et recherchée instrumentalement qui s?introduit de sonorités lugubres et oppressantes. Un son de clavier assez grave et mauvais soutient des notes bourdonnantes et soudaines. La guitare, dont le son est méconnaissable tant la qualité sonore est nette, développe de rapides croches dont les mélodies épiques et fantastiques ne sont pas sans rappeler les ambiances de Summoning. Le clavier est assez alarmant et les samples aux sonorités plus industrielle enrichissent le morceau, battant un tempo assez lent. Hugin nous fait à nouveau profiter de ses prouesses vocales, toujours aussi féroces et franches, tandis que la guitare, assez mise en retrait, délivre quelques agréables solos, nerveux et soucieux, sans pour autant atteindre la violence musicale, Uruk-Hai restant à l?opposé du métal brutal et haineux. En effet, les sonorités sont très pures et flottante, bien que plus tourmentées et troublantes comme sur cette piste. Le morceau s?achève sur un clavier et des notes de guitare en écho sonnant très heavy.

Uruk-Hai alterne les morceaux claires et riches avec des parties ambiantes plus sombres aux soundscapes dominants, sûrement pour équilibrer ses talents. C?est effectivement le cas avec cette dernière piste, très sobre et progressive. La mélodie est présente mais très lointaine, donnant aux plages rêveuses et envoûtantes de l?ambiant plus de magique et de piquant. Cette piste, quoiqu?un peu simpliste, reste très bien produite, nette et épurée. Les sonorités sont resplendissantes et se dissipent dans l?air, nous entraînant toujours plus loin dans de gigantesques univers, peuplés de dragons et autres merveilles héroïques et emphatiques, puissantes et éblouissantes de magie. Uruk-Hai retranscrit à merveille ce fantastique grace à un ambiant de grand ressentiment qui s?amplifie et découvre toute sa splendeur au fil du morceau. L?opus s?achève sur de sombres paroles, graves et emplies de fatalité.

Hugin confirme une nouvelle fois son talent d?instrumentiste ambiant avec ce sixième album. Les longues plages atmosphériques sont toujours autant épurées et très longues et progressives pour mieux nous envoûter, le clavier magique et ample, la guitare et la construction du rythme maîtrisé et les ambiances toujours plus épiques et fantastiques. Les samples et les vocaux sont utilisés avec modération et à bon escient, les mélodies sont émouvantes et la production reste implacablement nette et claire. Uruk-Hai nous entraîne dans un voyage très lointain avec peut-être l?un de ses albums les plus sombres. « Dragons of War » est fait pour s?évader, l?écoute est fluide et on ne s?ennuie pas une seconde. Une référence de la scène ambiante.


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