Sorcier Des Glaces - Snowland

Sorcier Des Glaces - Snowland - 5.5/6 - par C.
Sorcier Des Glaces  -  Snowland
Groupe : Sorcier Des Glaces
Album : Snowland
Genre :
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Label :
Pays :
Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5.5/6
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Groupe : Sorcier des Glaces
Album : Snowland
Genre : Atmospheric Black Metal
Année : 1998
Label : Autoproduction
Pays : Canada
Durée : 39 minutes


Tracklist :

1 - L?Enchantement Des Glaces
2 - The Winter Nightsky
3 - Pure Northern Landscape Desolation
4 - Onward Into The Crystal Snows
5 - My Journey Into The Black Forest
6 - Darkness Covers The Snowland
7 - L?Eternelle Majesté Des Montagnes
8 - Night Throne



Sorcier des Glaces est un one-man-band québécois plutôt réputé au sein de la scène underground. Le projet évolue dans un black métal très atmosphérique avec des parties ambiantes, influencé par des artistes tels que Vinterriket et autres Paysage D?Hiver. La qualité sonore est assez sale et l?album très complet, nous dévoilant les multiples facettes de la musique de SdG. La durée est raisonnable, et une sublime pochette recouvre les huit titres homogènes et en enchaînement logique de « Snowland ».



On débute comme il se doit avec une intro ambiante des plus envoûtantes. Les claviers sont détachés et mélodiques, doublés de percussions primaires et d?inévitables samples de vent sifflants. La superposition des nappes synthétiques est habile et audacieuse, rendant l?ensemble structuré, évasif et captivant. L?influence de Vinterriket est très forte, on a en effet affaire à de mélodieuses et amples notes, magiques et hypnotiques tout en restant froides et épiques. Le son n?est pas parfait, ce qui donne un aspect plus authentique et singulier à ce morceau très réussit, transcendant et propice à la contemplation, à l?« enchantement » face au somptueux mais inquiétants panoramas glacés.

Le BM atmosphérique retentit dans toute sa splendeur avec le second titre, « The Winter Nightsky ». Le tempo est rapide mais sans excès, assuré par une boîte à rythme de base, mettant beaucoup en avant le charleston sans pour autant gâcher la rythmique. Les riffs, en harmonie avec un clavier les recouvrant, sont linéaires et tirent en longueur. L?ambiance est ainsi sereine, épique, grande et entraînante, alternant avec des passages plus noirs et apeurant ou le clavier prend le dessus. Les vocaux sont quant à eux sale et gargouillant, hurlés en raclage de gorge, maîtrisés mais ne collant cependant pas tellement avec la musique.

Le troisième morceau, non sans rappeler les travaux de Wintherr, s?introduit d?un arpège très sombre, froid et angoissé, rendu plus épais et pompeux par le clavier. La voix, expressive et dégoûtante, développe de longues tirades, ajoutant au côté noir et obscur des instruments. La BàR démarre alors, plus travaillée et équilibrée, tandis que le clavier, dominant cette fois et étouffant presque les guitares, se fait de plus en plus oppressant. Les variations de tempo sont agréables et la seconde partie du morceau laisse place à de mélodieuses guitares, vaillantes, glorieuses et accrocheuses, tandis que les nappes intermittentes de synthé enrichissent le tout.

Une nouvelle arpège entame la quatrième piste, vous saisissant directement aux tripes, magique, puissante, mélancolique et d?une rare beauté. Les instruments suivent sur le même thème, emplit de grandeur et d?un épique tourment. Roby hurle toujours de sa voix crade et bloquée. La guitare est ici dominante, variant de riffs, du plus tourmenté au plus épique et serein mais toujours sur le même tempo, le type de rythmique variant cependant. La sensation de répétition est donc effacée, à l?instar des autres morceaux, et une qualité sonore simple et sans fioriture permet de mieux diluer la musique, la rendant plus perceptible et personnelle.

« My Journey into the Black Forest » diffère légèrement des autres pistes avec différentes sonorités. On débute avec un tempo lent, soutenant des riffs et un clavier rappelant certains films traitant de mythes et d?Egypte Ancienne. Les guitares changent ensuite radicalement, développant des riffs plus sobres et monocordes à tempo effréné, rendant l?ensemble très « true black ». Les claviers donnent de la grandeur et de la couleur à la musique, tandis que les vocaux lui apportent noirceur, souillure et misanthropie.

Un nouveau titre ambiant vient s?imposer en intermède, enrichissant ainsi l?opus en le rendant plus agréable au niveau de la durée d?écoute et de l?enchaînement des pistes. Les notes sont sombres, graves, soutenues par une légère et entraînante percussion. Puis les claviers deviennent sifflants, fluides, glaçant et s?étirent de part et d?autre du morceau, fruit d?une composition plus sombre, inspirée par un environnement froid, hivernal et inconnu.

Le tempo se fait plus lent sur « L?éternelle majesté des Montagnes », titre parfaitement représentatif du morceau, dont les sonorités sont sacrées, nobles et débordantes de majesté, d?épique et de grandeur. Les vocaux sont discernables, en français cette fois-ci. Le tempo est changeant et les guitares se marient toujours bien entres elles, distillant des harmonies prenantes et variées aussi bien en riff qu?en solo, faisant légèrement penser au son parfois heavy de Peste Noire, la qualité sonore primaire mais plus efficace y étant sûrement pour quelque chose. Des chants clairs finalisent le morceau, amples et mis en retrait.

L?album s?achève avec une certaine continuité par « Night Throne », titre assez cliché mais aboutissement concret de l?opus. Les riffs s?alternent, toujours très sobres, anodins, épiques et froids. Les claviers soutiennent le tout en créant un mur sale mais puissant, laissant les guitares maîtriser des mélodies tourmentées et nostalgiques, imageant la mélancolie et la tristesse hivernale. L?opus se conclu sur un bruissement de cymbales et un riff de fin.



« Sorcier des Glaces » s?impose parmi les plus grands en matière de black atmosphérique. Les influences sont multiples et le ressentiment des morceaux puissant et accrocheur, de sentiments froids et angoissés aux plus nobles et épiques sonorités. Le clavier est en symbiose avec les instruments, joués dans une qualité sonore sale mais mieux choisie. L??uvre est singulière et réussie, sans une grande transcendance mais de haute qualité, largement supérieure à la majorité des groupes du genre. Grace à « Snowland », l?auditeur voyage à travers de sacrées et vastes contrées, transit de froid, d?inquiétude et d?inconnu. A se procurer.


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