Peste Noire - La Sanie des Siècles

Peste Noire - La Sanie des Siècles - 5.5/6 - par C.
Peste Noire  -  La Sanie des Siècles
Groupe : Peste Noire
Album : La Sanie des Siècles
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Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5.5/6
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Groupe : Peste Noire
Album : La Sanie des Siècles-Panégyrique de la Dégénérescence
Genre : Viel E Vil Black Metal Franceis
Année : 2006
Label : De Profundis
Pays : France
Durée : 52 minutes


Tracklist :

1 ? Nous Sommes Fanés
2 ? Le Mort Joyeux
3 ? Laus Tibi Domine
4 ? Spleen
5 ? Phalènes et Pestilence ? Salvatrice Averse
6 ? Retour de Flamme (HOOLIGAN BLACK METAL)
7 ? Dueil Angoisseus (Christine de Pisan, 1362-1431)
8 ? Des Médecins Malades et des Saints Séquestrés



Le nouvel album de Peste Noire se sera fait attendre : c?est trois ans après le succès phénoménal des premières démos de la formation que sort « La Sanie des siècle - Panégyrique de la dégénérescence », enregistré au studio Rosenkrantz et reprenant quelques anciens morceaux. Famine s?est entouré de nouveaux musiciens prometteurs tandis que Neige, multi instrumentiste, reste un membre actif du groupe et présent sur certaines pistes. La pochette est sobre, simple et très réussie, renfermant des textes recherchés et une interview intéressante.


Les fûts de Neige entame une intro exempt de vocaux et pour le moins originale : le tempo est cadencé, lent et proches de certaines rythmiques jazz. La guitare sautille, jetant de manière piquée et saccadée quelques notes acoustiques, électriques ou en tapping. L?ambiance est singulière, prenante, intrigante telle une étrange balade.
« Le Mort Joyeux », tiré de « Macabre Transcendance », prend une dimension très différente avec l?enregistrement studio. En effet, le son est déjà plus propre, les instruments nets, et les vocaux moins criards mais toujours très difformes. Les riffs sont toujours maladif et le tempo rapide. Les solos diffèrent légèrement en restant technique et accrocheurs. La guitare n?est plus l?élément dominant mais s?égalise habilement avec la cellule basse/batterie, lui assurant un soutient plus concret.
Un morceau totalement composé en latin vient poursuivre l?album. Le tempo est lent, lourd, soutenant un arpège dramatique et sombre, tandis que d?autres riffs plus sereins et nostalgique viennent enrichir la musique. La batterie est très nette, variée et sonne agréablement. Famine utilise une voix moins aiguë, plus rauque et écorchée. Mais le titre éclate de toute sa splendeur à la quatrième minute, lorsqu' un solo en tapping des plus tragiques, tourmenté et implorant s?impose et vous prend à la gorge tandis que le rythme accélère légèrement. Un chant grégorien larmoyant achève le morceau.
« Spleen », un des titre phare de Peste Noire s'est vu également réenregistré, rendant le tout plus propre à l?instar du « Mort Joyeux ». Malheureusement, le musique perd de sa qualité, le côté poisseux et abject ayant disparu. La voix est de plus en plus étouffée, estompant la haine brûlante qui dominait sur l?ancienne version. Nous avons néanmoins affaire à un bon morceau, tourmenté, inquiet, et à de bons solos, bien que moins insistants et impulsifs.
Encore une reprise avec la cinquième piste, tirée de la dernière démo cette fois-ci. L?intro acoustique est détendue, aérée et nostalgique. Le son des cordes glisse et crisse agréablement aux oreilles, puis la violence démarre à tempo effréné, alliant riffs saturés, fiers ou haineux. Ces derniers perdent cependant un brin de leur contenance et crédibilité à cause de cette nouvelle production, ici légèrement faiblarde à mon goût. Les vocaux retrouvent toutefois de leur hargne, ajoutant de la rage et du dégoût au tragique violent du morceau.
Neige fait une entrée fracassante sur « Retour de flamme », assurant les vocaux. Le ton est plus impulsif et énergique tandis que la basse se démarque habilement de l?ensemble instrumental. Neige se libre parfois à des vocalises démentes et suraiguës surprenantes ou à un chant plus proche de celui de Famine, déchiqueté et brûlant. Doublée du puissant tempo, l?atmosphère reste martiale et noble, rapide et efficace.
Un peu de douceur et de légèreté avec « Deuil Angoisseus », aux textes signés Christine de Pisan, poétesse et moraliste du XIVème siècle. Nous sommes à mid-tempo, et une guitare acoustique triste, mélancolique et anodine surplombe la musique. Neige, également vocaliste sur cette piste, se livre à un chant plus écorché, douloureux et criard, mariant ainsi haine tourmentée à la musique peinée et nostalgique. La guitare est à nouveau très habile, glissant quelques arpèges et autres suites de notes variées. Un extrait de messe achève à nouveau la piste.
« Des médecins malades et des saints séquestrés » est un des meilleurs morceau de l?opus. Un énigmatique solo en tapping introduit le morceau, bientôt suivit d?une batterie légèrement saturée, rendant l?ensemble un peu plus sale. Le vocaux, narquois et forcés, sont à leur apogée, crachant un texte des plus glauque et bien conçu. Un orgue vient enrichir la musique, lui donnant une dimension plus funéraire. Les solos sont de nouveau très accrocheurs et réussis, puis un interlude acoustique vient apaiser cette musique impulsive et emportée...

Il s'agit d'une véritable réussite pour Peste Noire, continuant dans sa fulgurante lignée musicale. La production est très nette, la basse très présente et les solos prenants. Les vocaux diffèrent quant à eux par rapport aux démos mais restent écorchés, collant à merveille à une musique des plus fougueuse, bouillonnante, aux airs nostalgiques, tourmentés et parfois nobles avec ces structures décousues comme on les aime. Dommage cependant qu?il y est si peu d?inédits et que la propreté sonore gâche certaines rééditions... mais quel chef-d??uvre !


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