Paysage d'Hiver / Lunar Aurora - Split

Paysage d'Hiver / Lunar Aurora - Split - 5/6 - par C.
Paysage d'Hiver / Lunar Aurora  -  Split
Groupe : Paysage d'Hiver / Lunar Aurora
Album : Split
Genre :
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Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5/6
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Groupes : Paysage d'Hiver / Lunar Aurora
Album : Split
Genre : Atmospheric/Ambiant Black Metal
Année : 2004
Label : Eternity Records
Pays : Suisse / Allemagne
Durée : 43 minutes
Remarques : LP limité à 500 ex.


Tracklist :

Lunar Aurora
1 - A Haudiga Fluag

Paysage d'Hiver
2 - Schwarza Feus
3 - Schwarzas Isa



Après le chef-d'oeuvre que fut "Winterkaelte", Tobias Möckl s'associe à Lunar Aurora en vue d'un split album. Cette petite formation allemande, forte d'une discographie complète et d'une musique des plus travaillée, officie dans la même veine que PdH : un black métal atmosphérique prenant et puissant, quoique moins singulier et mieux produit que la musique du géant suisse. Quant à ce dernier, il reste fidèle à lui même en nous offrant deux nouveaux titres de dix minutes chacune, alliées à l'unique piste de vingt minutes de Lunar Aurora. Cette pièce est un vynil couvert d'un artwork d'une sombre beauté pour LA (ci-contre) mais moins réussie pour PdH, bien que toujours aussi enneigée.

"A Huadiga Fluag", unique morceau de LA occupe la première partie de l'album. Un sample de film et un vent doux introduisent des riffs seuls et lents, d'une extrême saturation, déchirant l'atmosphère avec tranchant et noblesse tandis que leur volume va crescendo. Une seconde guitare, acoustique, couvrant les riffs, distille alors une mélodie des plus tristes. Puis les autres instruments font leur entrée : BAR travaillée et très rapide, vocaux discrets mais larges, presque similaires à ceux de Wintherr. C'est ainsi que la mélodie prend toute son ampleur. D'un paroxysme de mélancolie, l'atmosphère est emplie d'une tristesse si intense qu'elle en devient maladive. Quelle beauté, nous sommes à l'apogée du désespoir, les larmes coulent des guitares à la fois tragiques et nostalgique pour des notes sensibles brisant le coeur et les pensées de l'auditeur L'acoustique ajoute une dimension rêche et morne à la mélodie, la rendant encore plus fatale et déchirante. Le son est quant à lui bon et distinct, les instruments sont clairs, presque cristallins, bien que le souffle des distorsions et les vocaux sales donnent son caractère à un black métal atmosphérique loin d'être épuré, et d'une qualité remarquable. Le morceau alterne avec un mid-tempo plus noble, hautain, épique et rêveur, ou avec des riffs rapides de même ressentiment et sonorités, plus entraînant, sombres, épiques et magiques. Le trio allemand nous offre parfois quelques instances magiques, seul avec la mélodie acoustique laissant la douleur et la puissance des distorsions nous envahir puis s'évanouir peu à peu... Des nappes discrètes de clavier donnent encore plus de froideur et d'ampleur à la mélodie, on regrette cependant des vocaux trop peu présents et trop changeant, donnant la prédominance à la mélodie mais cette dernière restant d'une magnificence rare. Ce morceau n'est formé que de trois riffs différents et de quelques variations de tempo mais il est impossible de trouver l'ennui durant ces vingt et une minutes, tant les arpèges sont fines et merveilleuses, le climat touchant et les riffs accrocheurs. Une perle de musique alliant la puissance du black métal et la richesse sensible des atmosphères .De loin la meilleure piste du split, sans remettre totalement en cause le talent de Wintherr dans ce domaine.

La partie musicale de Paysage d'Hiver est donc à dominante black métal. "Schwarzä Feus" débute avec une partie ambiante de deux minutes très avant-gardiste. En effet, une unique nappe de clavier s'étale dans l'atmosphère, à la fois froide, inerte, insignifiante et monocorde. PdH nous plonge peu à peu dans une ambiance sombre et évasive, à la fois simple, mystique et cosmique. Une pulsation vient par moment frapper un rythme lent, tel un choc entre deux fers, singulier et mystérieux... Le black métal part alors à pleine vitesse, on est ici très proche des sonorités de "Kerker" : un son médiocre, grave et caverneux au possible. On discerne des riffs toujours aussi rêveurs, misanthropes et énigmatique, sonnant très true black cette fois-ci. La voix de Wintherr est ici très présente, sale et hargneuse. On retrouve les ambiance magiques propres à PdH mais altérées à cause d'une production trop mauvaise. Les variations son inexistantes mais l'ennui ne e fait pas vraiment ressentir, l'ensemble est correct. La piste s'achève par une piste ambiante identique à celle de l'introduction du morceau.

"Schwarzä Isä", est le second morceau de la partie PdH d'une même durée de dix minutes. On commence à tempo lent, les riffs sont plus clairs et précis que sur le titre précédent, et ainsi plus accrocheurs. Les accords sont nobles et fiers, tel une marche lente et solennelle, tout en conservant un aspect froid et singulier, aux sonorités sombres, glacées et lointaines. Après quelques minutes, le tempo s'accélère et garde un rythme similaire à celui du titre précédent. On sent que PdH revient à des influences très underground, nuisant peut-être à la qualité d'excellence habituelle des compositions. Le titre est sans grand intérêt mais garde un attrait certain, de part sa noirceur, son hostilité et sa misanthropie. Le son sature, le clavier est mit en retrait et les riffs sont distants à connotations épiques, la voix toujours aussi arrachée et apeurante. Le titre reprendra le mid-tempo du départ aux tendances assez pagan, belliqueuses et triomphantes. La plage ambiante et la pulsation métallique viennent conclure le morceau, et ainsi l'opus de black métal atmosphérique.

C'est donc une réussite totale pour Lunar Aurora, nous offrant un titre des plus enchanteur, puissant et dramatique, travaillé et de bonne production sonore. Vingt minutes d'une tristesse et d'une puissance rares, au quelles aucune oreille ne peut décrocher. Pdh, quant à lui, nous déçoit quelque peu sur cet opus. Le son est très mauvais, les riffs moins accrocheurs, différents de l'excellence habituelle du one-man-band. Cependant, l'essence de Pdh découle de la musique qui garde des aspect positifs loin d'être négligeables : les sonorités peuvent être prenantes et l'ambiant envoûtant. Un split correct dans sa globalité, mariant black métal atmosphérique sensible à black métal underground noir et agressif.



Lunar Aurora : 6/6
Paysage d?Hiver : 4/6


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