Paysage d'Hiver - Die Festung

Paysage d'Hiver - Die Festung - 6/6 - par C.
Paysage d'Hiver  -  Die Festung
Groupe : Paysage d'Hiver
Album : Die Festung
Genre :
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Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 6/6
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Groupe : Paysage d'Hiver
Album : Die Festung
Genre : Ambiant
Année : 1999
Label : Kunsthall Productions
Pays : Suisse
Durée : 41 minutes


Tracklist :

1 - Eishalle
2 - Konig Winter , Schneekonigen , Eisprinzessen , Prinz Frost





"Die Festung", seconde démo et non des moindres de Paysage D'hiver, est à caractère purement ambiant. En effet, outre son black métal atmosphérique unique, Wintherr sais jouer de claviers pour nous offrir les plus belles parties ambiantes. On pense beaucoup à Vinterriket mais la singularité y est en plus. L'opus se décline en deux titres dont le second divisé en quatre parties, très homogènes et continues, peu variées musicalement, informes et assez répétitives. PdH nous propose ici un véritable voyage à travers l'univers et l'environnement glacé de Wintherr. Une pochette vertigineuse mais encore une fois des plus réussie et représentative de la musique recouvre la cassette.

La première partie est un long titre d'un quart d'heure, entièrement répétitif et constant mais paradoxalement intéressant et accrocheur. La musique est ici dépourvue de mélodies et trois claviers semblent s'intercaler pour distiller l'ambiance. Un premier joue une pulsation mise en retrait, rébarbative et mystérieuse, tandis qu'un autre déploie d'amples nappes de clavier, épurées, limpides et cristalline. Enfin, un dernier clavier, dominant, développe des suites très aléatoires de notes, légères et volatiles, telles de fines gouttes de pluie jouant dans le ciel sombre. On perçoit même les minces filets de voix de Wintherr, très peu audibles, murmurés et mystérieux. Aucune émotion distincte de se dégage de ce morceau, pas de mal-être, noblesse ou sonorités épique, "Eishalle" est loin de toute sensation. Il s'agit en réalité d'une hypnose, de mélodies indiscernables et incertaines, une véritable transe inconnue et étrangère, c'est pourquoi on ne voit vraiment pas passer le quart d'heure du morceau tant l'effet est puissant sur notre conscience.. l'auditeur est déjà perdu et isolé dans de si grande contrées que le réveil est brusque lorsque la piste touche à sa fin. On mesure ici tout le pouvoir captivant de Wintherr, apparemment inspiré de la puissance et de la fascination des masses blanches infinies, informes et immaculées, peuplant ses alentours. Des sonorités claires, lentes et pures pour une première partie ambiante des plus réussie dont on ne voit pas passer les quinze minutes. Légèrement avant-gardiste, sublime, originale et très énigmatique avec une infime pointe de nostalgie.

La seconde partie, plus longue, est de même type que la précédente, quoiqu'un peu différente au niveau des émotions évoquées. Les sept premières minutes sont assez sombres et encore plus étranges ce qui rend l'ambiance inquiétante. Des nappes de clavier sont étalées, telles des plaintes lentes et inconnues sorties des profondeurs de glace. L'ambiant de Wintherr est assez dépouillé et minimaliste, toujours très lent, ce qui donne à l'atmosphère une dimension encore plus singulière, évasive et supérieur avec de simples accords... On ressent toutefois de la mélancolie et de l'inquiétude à travers cette composition de Wintherr, froide envoûtante, d'une force et d'une ampleur presque dérangeante. Le nappes s'achèvent en emphase et des claviers différents viennent maîtriser l'atmosphère. Le sont est ensuite bien plus léger, scintillant et cristallin, créent cette fois une ambiance plus mélancolique, témoin de tristesse et de nostalgie épique. On pourrait rapprocher ce titre à certaine sonorité d'ambiant Burzumien, quoique plus limpide, claires et aiguës. Les mélodies sont encore une fois inexistantes, ce qui amplifie l'hypnose et la fascination pour ces notes hasardeuses se succédant, papillonnantes dans l'atmosphère. Les sept dernières minutes de la démo font apparaître de nouvelles suites de notes se propageant avec écho, encore plus étranges et singulières mais aussi étalées et mystiques que les précédentes, achevant de plonger l'auditeur dans ces univers inconnus, étranges et infinis. Les sonorités sont plus graves et profondes vers la fin.

Wintherr concentre ici tous son talent en matière de musique ambiante, lente, simple, très mystérieux et minimaliste, à l'instar de la production bien que la musique soit nette, limpide et épurée. Les claviers développent des suites de notes amorphes, incertaines sans mélodies mais pas pour autant ennuyeuses et non structurées. En effet, l'auditeur n'a jamais été aussi hypnotisé et transporté si de loin de la réalité par PdH. Die Festung est un véritable voyage, unique, singulier et transcendantal nous prouvant définitivement que Wintherr excelle également dans un ambiant de qualité, entre Vinterriket et Uruk-Hai, gardant toutefois une touche personnelle qui en fait toute la particularité et l'attrait. Cosmique, sensible, poétique et agréable à écouter. Encore une superbe démo à ne pas manquer, mais encore faut-il avoir la chance de la trouver...


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