Negator - Old Black

Negator - Old Black - 4.5/6 - par C.
Negator  -  Old Black
Groupe : Negator
Album : Old Black
Genre :
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Label :
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Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 4.5/6
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Groupe : Negator
Album : Old Black
Genre : Brutal Black Metal
Année : 2004
Label : Remedy Records
Pays : Allemagne
Durée : 38 minutes


Tracklist :

1 - Science of Nihil
2 - Free Bird
3 - Der Infanterist
4 - Interludium
5 - Katharsis
6 - Vernunft 1.0
7 - In the Unholy Halls of Eternal Forest
8 - Renegation



Negator, nouveaux venus dans la scène black métal, officie dans un black des plus classiques, cherchant à s?investir dans une lignée de pure tradition. Double pédale, voix rauque, distorsions et arpèges, chaque élément de l?art noir bat son plein tout au long de l?album. Cependant « Old Black » se distingue par une production parfaite, particulièrement propre et rigoureuse. Le son est très net, et chaque instrument est parfaitement mis en place. Huit titres de durées inégales pour une musique des plus variées, les influences sont multiples et une grande hétérogénéité des morceaux, évidente au fil de l?opus, en témoigne.

Pas de cadeaux, dès la première seconde de puissants riffs nous entraîne d?un rythme véloce. Ici la mélodie laissent place à de tortueuses guitares et une batterie furieuse. Les sonorités sont très martiales, martelant avec une rigueur incomparable. Après une minute, la voix fait peu à peu son apparition, agressive, vive et solide. Le son de la batterie est particulièrement rond et mat, soutenant le morceau d?une rapidité fulgurante. Au centre du morceau apparaît un arpège pressé et mystérieux, d?influence Dissection, puis les riffs grisonnant et monocordes reprennent le dessus. On distingue cependant quelques traits guerriers et épiques, suggérant honneur et violence à travers un fond musical propre et « moderne ». La batterie accompagnée de tumultueuses guitares achève brutalement le morceau, annihilant l?auditeur.

On poursuit dans la violence avec « Free Bird », un titre court et tout aussi hargneux que le précédent. Les riffs sont acérés et l?ensemble musical est encore une fois très propre, net et carré. Ici pas de son crade à la Old-Darkthrone ou approximatif comme Vlad Tepes, tout est en parfaite coordination et la qualité sonore est flagrante, claire, peut-être même trop soigné pour du black métal. Le ton est brutal, utilisation massive de la caisse claire et de sonorités limpides. On remarque quelques variations de riffs, des breaks techniques et une batterie plus ou moins présente, battant toujours droitement et furieusement. La voix, quant à elle, alterne entre des timbres élevés ou plus caverneux, toujours très prononcée et articulée, collant parfaitement à la musique vigoureuse, puissante et directe. Le morceau se termine sur un air plus tragique et lancinant mais tout aussi brutal.

« Der Infanterist » débute par un sample de vents destructeurs ( ?) suivit par des riffs assez tortueux en mid-tempo. Après un court silence dramatisant le morceau, la piste enchaîne sur d?autres riffs tout aussi tranchants et redoutables. Cependant, le son proposée est plus déchirant et tragique. La célérité du titre est redoutable et constante, assurée par une rythmique droite et linéaire à l?extrême : la batterie est bien mise en avant, très carrée et itérative. La voix est tout aussi agressive mais sa présence accompagne efficacement les guitares tragiques et poignantes du morceau. En effet, on a ici affaire à de vraies mélodies, nerveuses, rudes et touchantes. Le son des instruments est une nouvelle fois plein et intense, distillant par instant des sonorités plus nobles mais toujours très impulsives et ardentes. Un des meilleurs titre de l?opus confirmant la violence de Negator, mais possédant tout de même quelques traits mélodiques et émotifs.

On débouche ensuite sur un cours interlude, séparant l?album en deux parties. Les guitares doublées des percussions lancées à mid-tempo, développent une mélodie calme, majestueuse, grande et épique, évoquant victoires et noblesses de longues épopées. Quelques traits vikings ou pagans se perçoivent. Un entracte prenant, d?une qualité d?enregistrement toujours impeccable.

« Katharsis » nous ramène brutalement au sol avec de nouvelles distorsions tranchantes et une batterie lâchée à toute allure. Mais la piste change une nouvelle fois de registre, nous nous trouvons donc face à une black très lancinant, où l?on sent les évidentes racines de Burzum. Les sonorités sont pénibles, tragiques, emplies de souffrances et d?aversion. La voix est de son côté plus traînante et implorante, mais sempiternellement hurlée et puissante. On débouche parfois sur des riffs plus « heavy » et des rythmiques en syncopes, mais l?ensemble du morceau reste déchirant et lancinant. Nachtgarm s?adonne parfois à quelques rires malsains, tintés de souffrance. La piste s?achève sur une diminution progressive du volume, tel l?auditeur plongeant dans une abîme de regrets?

« Vernunft 1.0 » est un court morceau nourrit de nouvelles influences, plus « death » et industrielles. La piste s?introduit d?un riff original de basse tonique et « groovy », puis les cordes tranchants prennent de dessus, soutenus par une batterie plus modérée et moins technique. Au bout d?une minute, de surprenants riffs surviennent, vertigineux, rapides et saccadés, doublés d?une voix tout aussi assommante et nerveuse. L?air se calme et enchaîne sur un ton plus entraînant, martial et sobre. Le même schéma est répété deux fois tout au long du morceau qui s?achève sur un accord dissonant.

Une nouvelle brutalité pour la piste suivante. Un titre assez succinct, toujours fondé sur une double pédale et des riffs d?une violence rectiligne et uniforme. Le titre s?alterne parfois sur un accord nous coupant de l?ambiance initial du morceau, rythmé et borné, très différent du reste du morceau, peut-être trop? La musique reste moyennement attractive par ses riffs belliqueux et pénibles, effet renforcé par la célérité et la synchronisation des instruments, donnant cet aspect de tourmente haineuse et violente.

« Renegation » est un somptueux titre de plus de dix minutes, concluant ce premier opus avec un certain brio. On débute sur un arpège calme, optimiste, presque tranquille puis la batterie s?introduit, portant l?arpège avec sérénité. Au bout d?une minute, les guitares et le rythme se font plus pressants et nerveux, mais la puissance de la mélodie, bien que plus évidente, garde ce côté alcyonien et prenant. La voix suit la mélodie de près. Après trois minutes, le tempo ralenti et les arpèges se font très tourmentées, souffrantes et émotives. L?air redevient alors agressif et brutal, très plat et linéaire. A quatre minutes 30, la guitare reste seule et nous livre une nouvelle arpège des plus mystérieuses, énigmatiques, obscure et même angoissantes. L?introduction est alors reprise, rétablissant l?aspect inoffensif du morceau. On aboutit ensuite sur de nouveau riffs acérés et rugissants mais gardant constamment ce côté « tranquille ». Le morceau s?achève sur un ajout de synthé, créant une atmosphère plus épique et évasive. L?album conclut par un torrent de riffs et de mélodies martiales et poignantes à souhaits.

Un pari à moitié remporté pour les allemands de Negator. Des riffs secs, une brutalité et rapidité constante, une voix usant de la rigueur de la langue allemande pour imposer sa puissance, des arpèges émouvants, tout y est mais il manque dirait-on l?essentiel : une âme, une personnalité, le son est trop parfait et linéaire, la musique trop propre et carrée, l?image plutôt commerciale... De plus, les morceau diffère tous de leurs influences, mais est-ce réellement un mal ? Dommage, mais « Old Black » garde tout de même un certain intérêt de par son black violent et sa force martiale distillant un panorama varié et complet des différentes facettes du black metal.


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