Kristallnacht - The Funeral Years - 5.5/6 - par C.
Groupe : Kristallnacht
Album : The Funeral Years
Genre : Black Metal
Année : 2002
Label : War Spirit Rex
Pays : France
Durée : 29 minutes
Remarques : Compilation
Tracklist :
1 - Black Flame Of Unholy Hate
2 - Coronation In Pure Blasphemy
3 - Night & Fog
4 - A Strife ... A Victory
5 - For Resurrection Of Our Movement
6 - Aryan Blood
7 - Reigning With Honour And Tyranny
8 - Lost Wisdom (Burzum cover)
Kristallnacht fait partie de la légende toulonnaise, LF, leader de ce projet, n'étant autre que le guitariste de l'illustre Seigneur Voland. Malgré une discographie étoffée, Kristallnacht n'a sortit aucun album, sa création de divisant en splits, EP, démos et autres compilations. "The Funeral Years", best of d'une demi-heure, regroupe justement huit titres des débuts du groupe, de la première démo jusqu'aux plus anciens splits. Le son est très underground, les riffs variés et mélodiques et la clavier présent sur certains titres. Une belle oeuvre en perspective, si l'on sait dissocier musique et idéologie.
Les trois premiers titres sont issus de la première démo culte de Kristallnacht, sortie autrefois sous le patronyme de Funeral. Le rapprochement avec Seigneur Voland est tout de suite évident : sont raw et crade, riffs martiaux et mélodiques, tempo cru et rapide... La guitare est en effet très accrocheuse, en bon accord avec la basse qui lui ajoute un surplus de puissance et de crédibilité. L'ambiance est guerrière, sobre, emplie de fierté et surtout très accrocheuse. La voix est bonne. Sale et hurlé, elle se fond bien avec l'ensemble musical.
Second titre, le son est toujours aussi cru et sale, mais les riffs bien perceptibles et accessibles. La BàR, assez uniforme et mise en retrait, n'est pas vraiment révolutionnaire mais assure une rythmique efficace et solide. Le clavier vient accompagner l'ensemble musical, magique et étincelant, mettant en valeur l'épique et la beauté de ces riffs crus et belliqueux. Les morceaux sont courts mais efficaces, les variations de riffs sont nombreuses, plus ou moins accrocheuses mais on ne s'ennuie pas.
"Night And Fog" est dans la continuité des pistes précédentes. La guitare est cependant plus mélancolique, on ressent certaines influences true black scandinave mais KN garde une certaine singularité, à travers des sonorités posées, arrogantes et prenantes. Les vocaux sont ici plus présents, caverneux et étouffés, à l'instar de la qualité sonore, sourde et feutrée, donnant aux riffs une importante perceptivité, les distorsions modérées y étant pour beaucoup. On comprend pourquoi cette première démo fut une véritable réussite, le son minimaliste et agréable portant des riffs très accrocheurs. Dommage que la durée des pistes, bien homogènes, soit si concise.
On débouche sur les trois titres ayant remplit le split Osculum Infame / Funeral, Kristallnacht n'étant pas encore le nom officiel du groupe. La qualité sonore est déjà bien plus nette et on observe une certaines progression dans la programmation de BàR, les breaks étant bien plus travaillés. Les compositions sont abouties et construites. Le refrain est d'ailleurs d'une rare beauté sur "A Strife...A Victory", mettant le clavier en avant. La musique en devient épique, magique, émouvante et forte tout en restant martiale. Les riffs sont également sobres, agressifs et pugnace, néanmoins confus à certains passages.
Enfin une variation de tempo avec "For Resurrection Of Our Movement". La BàR est plus lente, les riffs bien réguliers et variés. Le ton est ici plus épique, hautain, serein et évasif, tout en gardant cette crudité et se son sépulcral propre au true black métal. Les claviers enrichissent énormément la musique en lui donnant toute sa puissance et sa particularité si accrocheuse et captivante. Cependant un bémol persiste : la voix reste piètre. Bien trop étouffés, on pourrait la comparer au timbre de Donald Duck, mais elle reste heureusement discrète.
"Aryan Blood", morceau toujours très accrocheur, évolue quant à lui dans un registre plus sombre et à tempo effréné. Les riffs nous rappellent Nargaroth et l'ambiance est plutôt roide, emplie de tyrannie et de rage. Les vocaux sont presque absents et la BàR efficace, le son assez sourd et cryptique. Le clavier, intermittent, apporte une touche toujours très épique, puissante et mystérieuse au morceau. Les nappes de synthé sont et somptueuses et entraînantes, rendant notre écoute féconde en évasion.
"Reigning With Honour And Tyranny", est tiré du très court split Kristallnacht / Morke. Le son est à nouveau très caverneux, à l'instar des trois premiers titres. Les riffs sont crus et sales, avec une importante distorsion. Ces derniers portent un clavier de nouveau très bon mais cette fois plus omniprésent, emplit d'honneur et de tyrannie. La masse instrumentale reste néanmoins sombre, et les distorsions écrasées par les claviers, sans que ce soit pour autant gênant, ces derniers étant d'une telle beauté... Encore une excellente composition de la part de KN, vaillante, prenante et magistrale.
La reprise de Burzum est une vieille piste étant censé apparaître sur le split Kristallnacht / Morke. Ce morceau apparaît donc ici pour la première fois dans la discographie de KN. La reprise est extrêmement fidèle à l'originale, bien que le son soit légèrement plus sale, donc d'un intérêt moindre. En outre, guitare en avant, le morceau est très différent du reste de l'opus, et les vocaux bien moins torturés que ceux de Varg. Un morceau cependant bien construit et rigoureux, à l'instar des autres.
C'est avec cet excellente compilation que L.F. tire sa révérence au NSBM, KN ayant splitté depuis maintenant trois ans. La production sonore est sale à souhaits et colle parfaitement au style true black, très proche de Seigneur Voland, dans lequel progresse le groupe. Les riffs sont martiaux, belliqueux, fiers et accrocheurs, tandis que les claviers, profonds et plus ou moins présents, ajoutent un épique et une noblesse puissantes, emplis d'honneur et de richesse, rendant ainsi les compositions bien plus prenantes. La courte durée musicale et quelques défauts, bien que négligeables, ne font pas de "The Funeral Years" un opus parfait, mais ce disque reste de très haute qualité, une réussite et véritable référence en matière de black métal UG. A posséder.
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