Immortal - Sons of Northern Darkness

Immortal - Sons of Northern Darkness - 4.5/6 - par C.
Immortal  -  Sons of Northern Darkness
Groupe : Immortal
Album : Sons of Northern Darkness
Genre :
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Pays :
Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 4.5/6
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Groupe : Immortal
Album : Sons of Northern Darkness
Genre : Black Metal
Année : 2002
Label : Nuclear Blast
Pays : Norvège
Durée : 50 minutes


Tracklist :

1 - One By One
2 - Sons of Northern Darknesr
3 - Tyrants
4 - Where Dark and Light Don't Differ
5 - Demonium
6 - In My Kingdom Cold
7 - Antarctica
8 - Beyond the North Waves



"Sons of Northern Darkness" sera sûrement le dernier album d'Immortal, ce dernier ayant malencontreusement splité. Cet opus est dans la lignée de "At the Heart of Winter", ou nouvelle direction musicale d'Immortal, la discographie du combo se divisant en deux parties. Une production impeccable, des influences heavy mais une essence barbare, puissante et nordique... tels sont les différents éléments proposés par cet album. Les pistes sont sobres, rigoureuses, mais pas complètement homogènes. L'artwork est joliment bleuté mais présentant un trio convertit en poseurs assez ridicules, et donnant malheureusement une image de plus en plus commerciale.

"One By One" est un titre au départ plutôt agressif, des riffs tortueux, nerveux et un batteur mettant beaucoup en avant ses cymbales ajoutant à cet effet. On sent qu'Abbath à beaucoup de choses à dire et un des points forts de la musique réside dans la qualité sonore : un son très plein avec une basse peu audible mais bondissante. On discerne quelques variations de riff, monocordes et acérés ou parfois plus mélodiques. Une batterie assommante martèle, tout en restant très technique. Le morceau s'achève sur le même tempo rapide qu'au commencement, doublé de guitares vaillantes et entêtées, toujours avec cette force et cette noblesse caractéristiques de la musique d'Immortal

L'album s'enchaîne sur le titre éponyme qui s'introduit d'un solo de batterie, allègre et entraînant. Des riffs tranchants viennent alors recouvrir les fûts, puissants mais néanmoins variés. Le chant est à nouveau dominant, solennel et paradoxalement lent en rapport avec l'ensemble musical. Au out de deux minutes, le tempo ralentit légèrement et le son des guitares se fait plus serein, emplit de fierté et de grandeur, puis devient angoissant et apeurant, cette fois-ci épuré de vocaux. Le morceau se termine sur le même riff qu'aux premières minutes, doté d'une certaine brutalité toutefois travaillée. Abbath agrémente son chant de petites onomatopées, détail dont on se serait bien passé...

"Tyrants" se détache des autres pistes et est, selon moi, la meilleur de l'opus. En effet, le morceau reste à mid-tempo sur l'ensemble de sa durée. On entame sur des riffs lourds et pesants se développant sur un fond sonore plutôt lancinant, où les accords protecteurs et présomptueux alternent avec des guitares plus désolées et dramatiques. Au centre du morceau s'en suit un arpège remarquable, typique des atmosphère d'Immortal, à un instant où l'on croyait l'ancien talent du trio perdu... La guitare est rapide, mélancolique et poignante, dévoilant une certaine tristesse. L'arpège se résout sur la brusque reprise des instruments, drue, tragique, grandiose, de grande célérité. On terminera le titre sur sur le mid-tempo du départ, lent et apathique, toujours selon le même schéma.

On change de registre avec "Demonium" dont la première moitié tirera vers du brutal black abrutissant mais d'une rapidité toutefois modérée. Les guitares, très nerveuses et agressives, se noient dans un tumulte saccadé très assommant et moyennement accrocheur, témoin de violence gratuite sans grand intérêt. Après deux minutes, le morceau change de ton et devient plus attrayant, sombre, agressif et entraînant. Les vocaux d'Abbath, on ne peut plus gras, se font moins présents mais plus rauques. "Demonium" s'achève sur un "solo black" sonnant assez heavy, hystérique et hargneux, porté par la violence de la première partie du titre.

La cinquième piste démarre sur un riff noble, calme et vaillant, lancé à un tempo moyennement rapide. Les percussions restent très techniques, variées et rigoureuses, bien que ce ne soit pas l'élément dominant du titre. Abbath développe son chant de façon plus grave et posée, collant parfaitement à l'ambiance du morceau. Les riffs varient parfois vers des sonorités plus monocordes et insistantes. Arrivée au centre de la piste, la musique se voit doublée d'une superbe arpège, ajoutant variances et mélodies au morceau, puis les riffs se font plus sec et profonds, furibonds mais assurés. La voix est étrangement trafiquée vers la fin du morceau, lui donnant une dimension plus indus.

"In My Kingdom Cold" s'annonce par une guitare entraînante et mélodique, dans la même que le titre précédent, quoique bien plus agressif par instants. La batterie est d'une régularité implacable, on s'y méprendrai presque avec une boîte à rythme, tant le son est métallique et dur. Abbath déploit un chant presque parlé, saccadé et rapide, mais très distinct de la masse instrumentale. Par ailleurs, on peut remarquer que les lyrics ne sont pas d'un très haut niveau de recherche. A la quatrième minute, les riffs, suivant une rythmique heavy, deviennent lourds et monotones mais virulents, portés par un mid-tempo, à l'instar de "Tyrants". Une tierce guitare ajout quelques arpèges, froids, contrariés et hypnotiques et le finit s'achève tel qu'il a commencé...

"Antartica" présente une introduction d'une minute, où un clavier froid et lointain distille de lentes nappes évasives, surplombées de vents glaçants, puis des riffs tranchants entrent en jeu, accompagnés d'un arpège teinté de mélancolie, à l'instar des riffs suivants, puissants et tourmentés, tout en gardant une certaine sensibilité. Les vocaux font alors leur entrée, guidant des riffs plus mauvais et tenaces, joués à un rythme moyen soutenu et appuyé. Après cinq minutes suit un nouvel arpège, solitaire, douloureux et touchant, bientôt doublé d'une voix black sombre et grave. Le titre s'achève sur des riffs monotones, farouches et charnus.

La dernière piste commence avec des accords de guitare non saturés, très énigmatique et envoûtants, suggérant la beauté nordique si mystérieuse, accompagnés d'un sample de sonorités aquatiques et de vent. Un nouveau surgit des profondeurs et lancé à rythme plutôt lent, bien que la batterie montre quelques variations frénétiques, domine le morceau, solennel, noble, et teinté d'épique. Abbath parle d'une manière très hautaine, évoquant, de sa voix si noire et intense, la puissance de contrés sacrées. Trois minutes plus tard, le rythme accélère et les guitares se font plus sombres et acérées, bien qu'un clavier fluide et glaçant vienne sensibiliser la musique. L'air devient ensuite plus lent, lancinant, et Abbath nous délivre un superbe solo, rapide et technique, émouvant, efficace, et d'ailleurs très bien placé. Un sample de profondeurs marines mystérieux finalise l'opus.

Des pistes variées et complète au long de cet album aux première apparences agressives et nerveuses mais se calmant vers la fin. Immortal conserve un son énorme et impeccable, ses rythmiques très heavy, sa fierté et sa puissance, ses instruments tranchants, brutals et efficaces ainsi que la beauté arctique de ses arpèges, mais tout en y ajoutant de nouveaux éléments, hélas souvent peu accrocheurs et trop différents du "New Immortal" teinté d'heavy si fameux. "SoND" n'est peut-être pas indispensable malgré certains aspects attrayants, mais nous sommes bien sûr très loin d'un "AtHOW". Immortal nous montre donc que la formation, bien que de renom et de légende, porte mal son nom...


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