Cinéma - The Descent

Cinéma - The Descent


The Descent
Réalisé par Neil Marshall
Genre : horreur clostrophobique
Année : 2005
Distribué par la Fabrique de Film
Pays : Royaume Uni
Durée : 1h 49
Interdit aux moins de 16 ans

Biographie:

Neil Marshall, né en 1970, commence à réaliser des films en super8 dès l’âge de 11 ans. Monteur, scénariste et réalisateur, il rencontre son premier succès international avec son premier long, Dog Soldier en 2002, une histoire de militaires anglais en manœuvre dans une forêt humide, face à ce qu’il est communément appelé des loups garous. Mine de rien, Marshall dépoussière alors ce mythe du bestiaire fantastique et pond un film entièrement sans effet numérique, intense et à l’humeur corrosif.

En 2005 il écrit et réalise The Descent, après 2 ans de pré-production, qui lui vaut de nombreux prix dans les festivals internationaux. Ici le même thème du survival, mais avec des femmes et sous terre. Résultat: un film de passionné du genre, sincère et intelligent, qui s’inscrit d’entrée comme un classique.

S’ensuit Doomsday, un thriller SF aux relents post apocalyptiques sortis en 2008, encore bien accueilli par la critique et le public.

Neil Marshall s’impose comme la nouvelle voix du cinéma horrifique anglais.

 

Synopsis:

En plein milieu du massif des Appalaches, six femmes se donnent rendez-vous pour une expédition spéléologique. Soudain, un éboulement bloque le chemin du retour. Alors qu'elles tentent de trouver une autre issue, elles réalisent qu’elles ne sont pas seules.



The Descent:

Un film d’horreur sous terre? Tellement évident que personne (ou presque) n’y avait pensé! Mais le plus incroyable est de savoir que toutes les scènes dans les entrailles de la terre ont été tournées en studio! Et le film est une merveille de maitrise visuelle, sobre, et surtout crédible. Pas de fausse lumière sortie de nulle part, les boyaux ténébreux sont réellement étouffants et le gore reste intelligent.

Comme écrit plus haut, le casting est exclusivement féminin, d’ailleurs les 2 premiers rôles ont reçu des prix pour leur interprétation, Shauna McDonald est époustouflante d’énergie désespérée, chaque actrice a une personnalité bien définie et le groupe agit en symbiose.

La profonde dimension des interactions psychologiques entre les jeunes femmes est palpable dès la première scène; Marshall a bien saisi la psychologie du groupe, celle, complexe, de la femme, et très vite on s’attend au face à face final, explosion de violence et de passion.

The Descent, ou comment faire basculer des femmes présentées au début comme sportives, saines, soudées, brillantes en les présentant face à une entité dirait-on créé à partir des plus vils et inavouables instincts masculins, ou comment confronter le spectateur à ses peurs les plus enfouies, les plus évidentes, les plus infantiles.

The Descent, ou comment aborder mille sujets et les résoudre dans un bain de sang pourri, ou comment mettre à mal tout instinct maternel ou sexuel en mille métaphores visuelles.

La guerre des sexes est loin d’être finie, The Descent relance le débat de façon sadique en poussant la femme dans ses derniers retranchements psychologiques, au bord de la démence et l’autodestruction; ainsi on observe l’héroïne, ayant déjà subi une terrible épreuve, tirant de sa faiblesse finalement une force inouïe, se muant peu à peu, au contact du prédateur rampant, en une bête sanguinaire prête à toutes les horreurs pour revoir la surface, en une scène poignante où la Terre elle-même accouche de cette femme brisée et couverte de sang.



Les crawlers:

Neil Marshall a l’immense mérite d’avoir créé une créature nouvelle, d’avoir décliné son mode de vie, son environnement, son système hiérarchique, sa microsociété…

Et mine de rien, faire du 100% nouveau, c’est pas donné à tout le monde!

Ainsi avec un budget de 5,13 millions d’euros, il persiste à bannir les effets numériques, et opte pour de bonnes vieilles prothèses, peintures…sans compter l’incroyable talent des doublures des crawlers, les habitants des abysses.

Petite histoire cocasse, les actrices ont été confronté aux monstres directement sur le plateau de tournage, devant la caméra, alors qu’elles ne les avaient jamais vu auparavant en pré-production! Réaction prévisible: dès qu’ils apparurent, nus, avec leur peaux laiteuses et leur face de chauve-souris, elles s’enfuirent en hurlant, sous les rires de toutes l’équipe…



The Descent 2:

Avec un bénéfice de plus de 50 millions d’euros, une suite à The Descent a été réalisé par le monteur de ce dernier. La date de sortie est encore inconnue à ce jour, on sait néanmoins que les 2 actrices principales seront de la partie.

 

En conclusion, the Descent est un film de genre original, intelligent et vraiment flippant. Je ne saurais que trop vous conseiller de le voir, d’autant que nous autres européens avons la chance d’avoir une fin géniale coupée au montage pour l’exportation aux États-Unis.

Que du bon!



http://www.thedescentthemovie.com/

Article rédigé par Crapule