Cinéma - Hammer Films - Les Vierges De Satan

Cinéma - Hammer Films - Les Vierges De Satan


Les Vierges De Satan aka The Devil Rides Out (1968)
Film britannique produit par la Hammer, réalisé par Terence Fisher
Avec Christopher Lee et Charles Gray

Pour tous les fanatiques de séries B, de films à l’esthétique gothique et de cinéma horrifique, la firme anglo-saxonne Hammer Films revient souvent dans toutes les bouches, étant considérée comme productrice de bien des classiques du genre avec des objets cinématographiques aussi cultes que « La Momie », « Frankenstein S’est échappé », le très excellent « Dracula, Prince Des Ténèbres », et le présent film qui nous intéresse : « Les Vierges de Satan » alors vu aujourd’hui comme le grand chef d’œuvre du cinéma horrifique portant sur la démonologie et la magie noire. En passant, il s’agit du film culte des gars d’Electric Wizard.  

Avant de parler du film en lui-même, il convient toutefois pour les néophytes de décrire brièvement le style Hammer : On peut sans trop de difficultés classer la plupart des œuvres de la firme dans la série B ; En effet, respectueuses de la tradition des Roger Corman de la précédente décennie, les productions Hammer fonctionnent sur un budget réduit, basant l’essentiel de leur recette sur une grande inventivité (toutefois relative selon les films) et suivant en quelque sorte quelques codes qui feront de ces œuvres des icônes du cinéma de genre. Parlons à présent de l’esthétique en général gothique de bien des opus de la série ; Ils plongent littéralement le spectateur dans une atmosphère très british, et pour être plus précis, dans une ambiance victorienne du XIXème siècle. Des rues du vieux Londres aux châteaux grisâtres campés sur une solide colline, tout est fait pour nous immerger dans un monde étrange et lugubre, dans une sorte de ténèbre artistique. Notons également que la firme a rapidement prit l’habitude d’écrire ses scénarios sur les classiques de la littérature anglo-saxonne horrifique, avec notamment Dracula, Frankenstein…

« Les Vierges De Satan » place son intrigue dans un contexte plus contemporain, très certainement dans les années trente ou quarante ; Deux amis de longue date, le Duc de Richleau et Rex Van Ryn, s’inquiètent de ne pas avoir de nouvelles de leur compagnon, Simon. En effet celui-ci vit presque en reclus dans sa demeure et semble avoir quelque peu modifié ses fréquentations. Nos deux protagonistes décident donc de lui rendre visite à l’improviste, en tombant dans une soirée organisé, semble t-il par un club d’astronomie. Or, le duc de Richleau, érudit, décèle rapidement certaines anomalies dans la décoration de la demeure, à savoir des œuvres médiévales renvoyant au thème de la magie noire et de la sorcellerie. Évidemment, le club d’astronomie n’est rien autre qu’une couverture, dissimulant en réalité une secte occulte, dirigée d’une main de fer par un certain Mocata, au regard inquiétant. Le duc de Richleau, ayant autrefois étudié les sciences ésotériques, sent tout de suite le danger et décident de sauver Simon contre l’avis de ce dernier, en vue de lui éviter la damnation de son âme. Or, Mocata, terrifiant et puissant mage au service de Satan, ne l’entend pas de cette façon, et compte bien récupérer sa proie.

La Hammer signe là ce qui est certainement considéré comme son meilleur film ; Premièrement, le choix du casting est plus que judicieux : Christopher Lee, alors habitué des productions Hammer à l’époque, se retrouve pour la première fois dans la peau d’un « bon » mais certaines particularités de son style ne changent pas, il reste toujours humble, distingué, et réussit à occuper l’écran par la seule force de son imposante présence. Notons également Charles Gray, qui campe à merveille le rôle de gourou manipulateur et cruel, grâce notamment à son regard de dément. Le scénario et l’intrigue sont quand à eux aux petits oignons : le film se distingue grâce à un rythme soutenu, par moments nerveux, et l’ambiance globale penche vers l’oppression, mettant en avant le côté mystique et profondément inconnu des sciences occultes. Certaines scènes frisent le génie, et devraient normalement inspirer certains cinéastes contemporains à la mort moi l’nœud qui pensent faire du vrai cinéma d’horreur via des films complètement ploucs : celles-ci se concentrent surtout à la fin du film, via des séances de magie en bataille contre la magie particulièrement prenantes et oppressantes, mais paraissant aussi réalistes. Autre séquence intéressante : une messe noire célébrée en pleine forêt, sur fond de danses tribales et d’invocation du Grand Cornu. Il serait également bon de préciser que si le film paraît par moments réaliste et moins codifié dans son esthétisme gothique, c’est surtout parce que l’acteur principal Christopher Lee, prêta son concours au script du fait qu’il s’était grandement intéressé à la magie et à l’occultisme, lui permettant de se rapprocher au plus proche de son personnage.

En conclusion, un chef d’œuvre de la Hammer, à voir et à revoir, si vous aimez les films de genre, les ambiances prenantes, la magie, l’occultisme et Christopher Lee. 


site très instructif sur la firme : http://www.thehammercollection.net

Stryg