Cinéma - Zone Bis - Zombi 2 aka L'Enfer Des Zombies

Cinéma - Zone Bis - Zombi 2 aka L'Enfer Des Zombies

ZOMBI 2

(ou l'Enfer des Zombies en français)




L’Enfer Des Zombies n’est autre qu’un de ces bijoux du cinéma bis italien, qui, sans être un chef-d’œuvre du cinéma, s’avère être extrêmement jouissif pour le passionné d’oeuvres gores, à l’époque où ce mot n’entrait pas en relation avec les films de « petits meurtres entre adolescents »

Sorti en 1979, ce film symbolisait le point culminant du cinéma d’horreur italien des années 1970 et 1980, avec les perles du réalisateur de ce même film, Lucio Fulci comme Frayeurs ou L’Au-delà ou encore les thrillers fantastiques et/ou gores du maître Dario Argento. Des films qui diffèrent du cinéma américain par son image malsaine et ses scènes éprouvantes, époque et genre intéressante en fonction de l’Italie si l’on prend en charge l’incroyable et prolifique production de ce genre d’œuvres, qui, pour une grande partie ont été oubliées.








A New York, deux gardes-côtes inspectent un voilier à la dérive, où l’un d’eux est attaqué par un personnage pour le moins étrange. Le seconde garde arrive à le neutraliser, difficilement, l’agresseur n’ayant que faire des balles qui lui pleuvent dessus.
Cette introduction, violente, crue, filmée en gros plans, met aussitôt le spectateur dans le bain. Elle est également l’excuse pour s’intéresser par la suite à la provenance du voilier en question et c’est là qu’on touche la trame de l’histoire. Nous voyons par la suite l’enquête d’un journaliste s’intéressant au sort funeste d’une petite île des Caraïbes, aidant notamment une jeune femme ayant perdu tout contact avec son père, médecin et chercheur sur celle-ci.

La suite, vous la devinez certainement, il s’agit d’un survival horror où un groupe réduit de survivants essaient tant bien que mal de résister aux assauts des morts revenues à la vie pour les dévorer.




















Film de zombies classiques ? Histoire classique ? Final prévisible ? Oui, certainement. Mais sinon, L’Enfer Des Zombies se démarque par une image bien plus malsaine et éprouvante que ceux de Romero, sans pourtant en avoir une telle portée philosophique et critique face à la société comme il fut le cas avec La Nuit Des Morts-vivants où l’Amérique bien-pensante et ségrégationniste était visée, ni même l’immense Zombie, où là, c’était le cas de la société de consommation occidentale.
Là, les ambiances priment, image granulée, musique hypnotique typique des Goblins et cette façon magistrale de filmer les Caraïbes comme un enfer, aux atmosphères lourdes et pesantes.
Les scènes sont ultra violentes, comme celle où la femme de l’un des protagonistes finit avec une écharde plantée dans l’œil, le tout filmé en gros plan, comme il se doit, pour finir dévorée par une horde de créatures, affalés autour d’elle comme autour d’une table de mets. Ou parlons aussi de cette scène, plutôt humoristique celle-ci, où une plongeuse en amateur se fait attaquer par un zombie dans les fonds marins avant que ce dernier se préfère s’en prendre à un… requin (!!)
Mais Lucio Fulci l’a bien compris, il ne s’agit pas de montrer la violence pour la suggérer, aussi avons-nous de longues scènes où la lourdeur de l’atmosphère des lieux, le côté malsain et graveleux de l’image parlent plus qu’une éviscération en règle.

Autre différence notable, toujours à la différence des films américains classiques de zombies à l’époque : le lieu, l’élément déclencheur, la trame. Car au lieu d’essais nucléaires ou viraux, on a le droit à une conception mystique du film de zombies, l’élément déclencheur étant le voodoo, ce qui permet au film de garder une aura mystérieuse (certaines mauvaises langues pourraient, à tord ou à raison, dire qu’il ne s’agit que d’une excuse pour ne pas se casser la tête à chercher un sens plus « métaphysique » à l’œuvre)



Quoiqu’il en soit, L’Enfer Des Zombies reste un classique du film d’horreur italien (et du film d'horreur en général !), avec son lots de scènes gores extrêmes (toujours pour aujourd’hui !) et réussissant à garder sa jeunesse grâce à des atmosphères et ambiances poussant le malsain dans ses derniers retranchements.





Stryg