Film de zombies classiques ? Histoire classique ? Final prévisible ? Oui, certainement. Mais sinon, L’Enfer Des Zombies se démarque par une image bien plus malsaine et éprouvante que ceux de Romero, sans pourtant en avoir une telle portée philosophique et critique face à la société comme il fut le cas avec La Nuit Des Morts-vivants où l’Amérique bien-pensante et ségrégationniste était visée, ni même l’immense Zombie, où là, c’était le cas de la société de consommation occidentale.
Là, les ambiances priment, image granulée, musique hypnotique typique des Goblins et cette façon magistrale de filmer les Caraïbes comme un enfer, aux atmosphères lourdes et pesantes.
Les scènes sont ultra violentes, comme celle où la femme de l’un des protagonistes finit avec une écharde plantée dans l’œil, le tout filmé en gros plan, comme il se doit, pour finir dévorée par une horde de créatures, affalés autour d’elle comme autour d’une table de mets. Ou parlons aussi de cette scène, plutôt humoristique celle-ci, où une plongeuse en amateur se fait attaquer par un zombie dans les fonds marins avant que ce dernier se préfère s’en prendre à un… requin (!!)
Mais Lucio Fulci l’a bien compris, il ne s’agit pas de montrer la violence pour la suggérer, aussi avons-nous de longues scènes où la lourdeur de l’atmosphère des lieux, le côté malsain et graveleux de l’image parlent plus qu’une éviscération en règle.
Autre différence notable, toujours à la différence des films américains classiques de zombies à l’époque : le lieu, l’élément déclencheur, la trame. Car au lieu d’essais nucléaires ou viraux, on a le droit à une conception mystique du film de zombies, l’élément déclencheur étant le voodoo, ce qui permet au film de garder une aura mystérieuse (certaines mauvaises langues pourraient, à tord ou à raison, dire qu’il ne s’agit que d’une excuse pour ne pas se casser la tête à chercher un sens plus « métaphysique » à l’œuvre)
Quoiqu’il en soit, L’Enfer Des Zombies reste un classique du film d’horreur italien (et du film d'horreur en général !), avec son lots de scènes gores extrêmes (toujours pour aujourd’hui !) et réussissant à garder sa jeunesse grâce à des atmosphères et ambiances poussant le malsain dans ses derniers retranchements.