Old Man's Child - Slaves Of The World

Old Man's Child - Slaves Of The World - 4/6 - par Liwjatan
Old Man's Child - Slaves Of The World
Groupe : Old Man's Child
Album : Slaves Of The World
Genre : Black Metal mélodique
Année : 2009
Label : Century Media
Pays : Norvège
Durée : 42:00
Remarques : Version digipack avec bonus track
Note : 4/6
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01. Slaves Of The World
02. Saviours Of Doom
03. The Crimson Meadows
04. Unholy Foreign Crusade
05. Path Of Destruction
06. The Spawn Of Lost Creation
07. On The Devil's Throne
08. Ferden Mot Fienden's Land
09. Servants Of Satan's Monastery




Comme on pouvait le constater sur le précédent opus, Old Man’s Child délaisse peu à peu les sentiers du Black Metal symphonique, au profit, d’un Black/Death mélodique de haute volée. A chaque sortie d’album, ce musicien multi instrumentiste nous démontre qu’il est bien meilleur lorsqu’il dirige, tout seul les opérations du début à la fin, que lorsqu’il est relayé au rang de simple exécutant…Notre bon vieux Galder, toujours soucieux d’une grande musicalité, a décidé d’injecter une touche de Death Metal à son Black Metal et se détache quelque peu des orchestrations symphoniques, au profit de claviers plus atmosphériques et guerriers. C’est d’ailleurs ce qu’on pouvait entendre sur « Vermin », avec un ralentissement considérable du tempo, et un gros travail sur les ambiances.

Avec « Slaves Of The World » on reconnaît immédiatement la touche Old Man’s Child, grâce aux compositions sophistiquées, et au jeu juste et totalement maîtrisé. Galder continue son parcours en évitant habilement de tomber dans les clichés inhérents propre au Black Metal symphonique. Galder est revenu à une musique plus authentique, comme celle qu’il nous proposait sur « Born Of The Flickering ». Ici, l’album est tout de même plus mature et énergique. Pour être plus précis, je dirais que l’on navigue stylistiquement, entre ses trois premiers méfaits.

Les studios Fredman ont été utilisés, pour l’enregistrement de l’album. Malgré la qualité du résultat final, je continue de penser que ce studio est à éviter. Une session dans les studios Abyss, aurait apporté plus de dynamique. La batterie bénéficie d’un son très brut, le trigger est utilisé bien évidemment, mais au final la double grosse caisse n’est pas une mitraillette et reste légèrement en retrait en rapport à d’autres albums. La caisse claire sonne de manière naturelle (ça cogne fort !). Sur les guitares, pas de surprise, Galder continue sur des sonorités denses et tranchantes. C’est là ou les studios Abyss auraient apporté un plus, en libérant les guitares rythmiques du léger voile « cotonneux » qui caractérise les studios Fredman. Les leads sont toujours au top, et dessinent parfaitement des contours dissonants. La basse est énorme, mais pas envahissante. Au niveau des claviers, on peut dire, sans équivoque, que Galder a revu sa copie, puisque le synthétiseur est utilisé aux moments opportuns, mais aussi en nappes éthérées plus suaves. Le chant est très personnel, le style mélange les vocaux Black Metal et Death Metal, et reste très compréhensible. Dans l’ensemble, la production est homogène, les instruments sont équilibrés. Le son est TRES puissant, dense et brut pour un enregistrement au Fredman, mais je pense que la quintessence aurait pu être atteinte sur une session dans les studios Abyss.

Ceux qui regrettaient l’époque de Nick Barker, en écoutant « Vermin » et ses tempos majoritairement lents, ne pourront que se réjouir à l’écoute de ce « Slaves Of The World ». Je ne vais pas dire que ce nouvel album est un déluge de blast beat, mais les tempos y sont très variés, et plus entraînants. Les hymnes épiques de Old Man’s Child regorgent toujours de bonnes idées. Avec Galder la musique est sophistiquée, ce qui le place loin devant le groupe de Black Metal mélodique de base. L’opus démarre rapidement, sur « Slaves Of The World », mais un break laisse place à des rythmiques lourdes et menaçantes, guidées par le chant pervers de Galder. « Saviour Of Doom » est un titre plus technique, avec pas mal de plans Thrash. On retrouve sur cette chanson de superbes descentes de piano et une batterie furieuse aux roulements tonitruants. Certains titres, comme à l’accoutumée, utilisent plus de pistes de claviers atmosphériques « The Crimson Meadows » en fait partie. Sur la plupart des titres, les tempos changent rapidement. Je ne vais pas parler de musique progressive, mais il est impossible de trouver un tempo demeurant linéaire sur l’album. Les structures raffinées nous montre clairement le niveau de maîtrise de ce musicien. « Unholy Foreign Crusade » est introduit par des roulements de batterie, enchaînés sur un mid tempo véloce, avec un pont de claviers, qui dévoilent un court rideau de blast beat. Le titre suivant « Path Of Destruction » ne déroge pas à la règle. Les rythmes hétéroclites sont une nouvelle fois dévoilés. Les tempos, lents se mêlent aux blast beat, et des passages mélancoliques sont combinés aux trames guerrières. L’ensemble pourrait paraître décousu, mais tout est parfaitement cohérent dans la musique de Galder. « On The Devil Throne » est un titre ravageur. L’introduction seule vous met dans le bain, avec une lead mélodique qui s’efface suivit d’une guitare claire aérée, qui vient doubler la batterie et la guitare rythmique alternée. Le passage final de lead qui cisèle est tout simplement excellent. Le dernier titre « Servants Of Satan’s Monastery » laisse apparaître une guitare sèche des plus efficace. Voilà un titre ou de furieux blast beat côtoient des tempos lents plus mélancoliques.

Avec ce un nouvel opus, Old Man’s Child est à nouveau sur le podium des groupes de Black/Death mélodique à claviers. Cette offrande plus inspirée que « Vermin » devrait ravir les fans de la première période, même si Galder ne sombre pas dans la nostalgie psychotique. Galder arrive à combiner les éléments du passé avec les acquis du présent, c’est ce qui fait la force de ce nouvel enregistrement. La variété est plus que jamais au rendez vous, l’album est donc intéressant et facile d’accès. Old Man’s Child ne fait que confirmer et nous prouve qu’il est devenu une valeur sure du Metal extrême à claviers.

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