Nile - Ithyphallic - 4.5/6 - par Stryg
Groupe : Nile
Album : Ithyphallic
Genre : Brutal Death Metal Technique
Année : 2007
Label : Nuclear Blast
Pays : USA
Durée : 49 minutes
Tracklist :
1 - What Can Be Safely Written
2 - As He Creates So He Destroys
3 - Ithyphallic
4 - Papyrus Containing The Spell To Preserve Its Possessor Against Attacks From He Who Is In The Water
5 - Eat Of The Dead
6 - Laying Fire Upon Apep
7 - The Essential Salts
8 - The Infinity Of Stone
9 - Language Of The Shadows
10 - Even The Gods Must Die
Nile n'est pas seulement un groupe, c'est également un concept, une empreinte à part entière dans le monde du death metal. Fondé en 1993 aux Etats-Unis, et ce après quelques demos et Ep's, le groupe, mené par le multi-instrumentiste Karl Sanders, a très rapidement imposé sa marque de fabrique, surtout avec "Amongst The Catacombs Of Nephren-Ka", à savoir un death metal très brutal et technique, dont le concept est basé sur la mythologie égyptienne. Car il est vrai qu'entendre un death bourrin en apparence old school samplé avec de la musique orientale, ce n'est pas tous les jours non plus.
Deux ans après la sortie du très brutal "Annihilation Of The Wicked", on se demandait comment le groupe évoluerait, surtout lorsque la lourdeur était déjà traitée avec "In The Darkened Shrines", sorti en 2002. Attente également justifiée après le départ du bassiste Jon Vesiano après "Annihilation Of The Wicked" et le renvoi très controversé de Joe Payne, tout simplement viré lors de la tournée pour le même album, ce qui a donné le spectacle d'un règlement de compte via interviews aux fans.
Alors, Nile a t-il évolué vers de plus hautes sphères ? La réponse est non ; Il n'y a manifestement aucune volonté du groupe à changer de fusil d'épaule, car la recette reste la même. Aucun élément moderne, ou vraiment nouveau en comparaison du style conventionnel de Nile n'est à noter. Du coup, nos gars de la Caroline du Sud se sont dit que c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures confitures et qu'il n'y a pas de raison d'en changer ; Nous voilà donc avec un nouvel album de Nile qui débute sur les chapeaux de roue avec une introduction très aérée (en comparaison du dernier opus) avec samples égyptiens, mid-tempo lourd et riffs de bon aloi. On se dit alors qu'ils ont retenu la leçon de "Annihilation Of The Wicked" qui se basait essentiellement pour la majeure partie de son feeling sur la brutalité pure, et non sur une certaine lourdeur, ce qui était le cas sur "In Their Darkened Shrines"...
Leçon qu'à moitié comprise en réalité ; Alors, plus concrètement, ce "Ithyphallic", ça donne quoi ? Passé l'introduction guerrière, et je me répète, on se convainc rapidement que le groupe n'a pas vraiment changé. Ca bourre, ça tue, ça cogne. En un mot, c'est brut dans tous les sens du terme. Aussi bien du côté instrumental, du feeling très guerrier et sombre, mais également niveau production. En effet, les guitares sont accordées extrêmement bas, comme c'est l'habitude chez Nile, un son touffu, épais et compact, cela allié à la mise en avant des fûts, écrasants et ahurissants de technique et de sauvagerie maîtrisée. Nile nous sort donc toujours un brutal death metal bourré de technique et endiablé. L'ambiance peut paraître austère, mais elle n'en est pas moins brûlante, fiévreuse, étouffante, ce qui renforce le côté égyptien.
Pourtant, malgré la volonté du groupe de paraître moins compact, même si l'impression aux premières écoutes laisse paraître le contraire, on a parfois un peu l'impression d'écouter une suite de "Annihilation Of The Wicked", toujours brut et sans concessions. Mais cette volonté de sonner moins compact, en clair, de vouloir sonner plus clair, plus accessible, ne s'en ressent pas au niveau des instruments, plutôt à celui de la production, malheureusement... Du coup, on se retrouve avec un album moins puissant, au mauvais sens du terme, moins prenant, faisant perdre aux maîtres une certaine aura sur cet album... Et également, malgré de bonnes trouvailles, de très bons titres et d'excellents riffs, lorsque le groupe tente d'alourdir l'atmosphère via ses breaks rythmiques, c'est-à-dire vouloir concilier la brutalité du dernier opus avec la lourdeur toute relative des précédents, on se perd parfois en chemin, ce qui est d'autant plus dommage lorsque l'écriture des morceaux est ma foi intelligente...
J'ai l'air de dire du mal de ce "Ithyphallic", mais pourtant, c'est un très bon album de death metal, lourd, sombre, puissant, racé et original. Pourtant, c'est bien de Nile dont on parle, un groupe qui avait sorti "Black Seeds Of Vengeance", "From Darkened Shrines"... un groupe qui aurait pu faire mieux au vu de ses compétences et de son inventivité.
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