Darkspace - Dark Space I - 6/6 - par S.
Groupe : Darkspace
Album : Dark Space I
Genre : Astral Black Metal
Année : 2003
Label : Avantgarde Music
Origine : Suisse
Durée : 77 minutes
Remarques : Initialement sorti à 500 exemplaires, l'album fut réédité chez Avantgarde en 2006
Tracklist :
1 - Dark 1.1
2 - Dark 1.2
3 - Dark 1.3
4 - Dark 1.4
5 - Dark 1.5
6 - Dark 1.6
7 - Dark 1.7
Après une démo intéressante, c'est en deux mille trois que Darkspace sort son premier album ; ce groupe marquera à jamais le Black Metal de son empreinte, avec un concept entièrement consacré à l'espace, la musique de ce trio suisse vous embarque indubitablement dans un long périple à travers le cosmos ; d'ailleurs, le début de l'album, avec ses bruits étranges, paranormaux, dresse tout de suite le décor, ce voyage ne débute pas de la Terre mais bel et bien au beau milieu de nulle part, dans une galaxie lambda loin de toute trace de vie. C'est alors que la fougue des guitares prend le relai, marquant le point de départ de l'épopée astrale, si durant les premières minutes de l'album le rythme reste globalement supportable, s'en suit une nette augmentation de la cadence, où la visite de l'Univers s'intensifie, portée par une sorte de voix céleste incarnée par le clavier, instrument à la sonorité cristalline et éthérée. Celui-ci donne toute la dimension à la musique des suisses, en distordant complètement les unités de mesure conventionnelles, et suggère l'immense vide de l'infini espace qui nous entoure. Cependant, à cette rapidité frénétique répond des passages plus lents, où le tempo ralentit comme si freiné et attiré par la gravité d'un proche corps en errance... L'auditeur peut alors profiter de ces intermèdes pour contempler le paysage du néant, où scintillent ci et là des astres à des années lumières, où encore des nébuleuses intrigantes...
Telle serait la description de l'ambiance gravitant autour de Darkspace ; la production correcte, offrant puissance et fluidité aux guitares, renvoie à l'impression de pureté procurée par le vide. La voix quant à elle reste plutôt en retrait, et s'apparente plus comme vestige de vie, fut-elle si sporadique...
L'artwork de cette réédition est on ne peut plus primaire, mais en rapport direct avec le thème abordé, le slipcase avec ses entités cosmiques éparses laisse place à un livret entièrement noir, où seuls le logo et une gravure demeurent visibles.
En résumé nous avons affaire ici à une musique totalement ailleurs ; cette formation suisse a l'immense capacité de détourner l'esprit de l'auditeur, et l'emmène là où elle le souhaite, en des recoins isolés du cosmos; d'ailleurs, la fin de l'opus finit en decrescendo, abandonnant l'auditeur là où elle l'a rencontré : dans le vide intersidéral... Un album intense, restez immobile, vous ferez pourtant le plus long voyage de votre vie...
Morceaux conseillés : « Dark 1.4 », « Dark 1.6 ».
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