Paysage d'Hiver - Schattengang

Paysage d'Hiver - Schattengang - 5.5/6 - par C.
Paysage d'Hiver  -  Schattengang
Groupe : Paysage d'Hiver
Album : Schattengang
Genre :
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Remarques :
Note : 5.5/6
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Groupe : Paysage d'Hiver
Album : Schattengang
Genre : Atmospheric/Ambiant Black Metal
Année : 1999
Label : Kunsthall Productions
Pays : Suisse
Durée : 56 minutes



Tracklist :

1 - Moloch
2 - Die Zeit des Torremond
3 - Atmosphaere
4 - Des schwarze Metall-Eisen



Dans sa lignée paisible mais néanmoins active, Wintherr poursuit sa sortie régulière de démos, toutes ancrées dans un black atmosphérique ambiant de rare qualité et singularité. C'est donc en 1999 que sort "Schattengang", troisième démo du one-man-band suisse. Wintherr reste fidèle à son art, quoique la violence et le black métal soient encore plus présents sur cette démo, certains passages ressemblant de très près à Darkspace, violents et misanthropes. Quatre titre alternatifs Métal/Ambiant agrémentés de samples divers forment deux tout d'une demi-heure, encore une fois pour une heure de musique, PdH ne lésinant pas sur la quantité (et, bien sûr la qualité). La pochette voit l'hiver sous un angle plus dessiné, déroutant d'étrangeté.


"Moloch" s'introduit de deux minutes trente de pur ambiant, assez simpliste mais, comme à son habitude, préparant l'ambiance hypnotique et évasive dans laquelle l'auditeur va bientôt plonger. En effet, de profondes nappes de clavier déploient soudainement leurs amples harmonies à travers des sonorités sobre, fascinantes, ambiguës et incertaines, portant l'auditeur jusqu'à des atmosphères si vastes et si lointaines... Le black métal entre alors en jeu, déployant des distorsions tranchantes et sinistres, très impulsives. La rythmique, bien que mise en retrait, mène de solennels riffs terrifiants, assommants et nerveux , de manière effrayante. La voix est assez gutturale, presque inaudible et collant parfaitement avec l'étrangeté monstrueuse de la musique de Paysage D'hiver. Le black métal atmosphérique reste ainsi à un mid-tempo pachydermique durant tout le titre, et un clavier nocturne et effrayant vient doubler les instruments en leur donnant toute leur touche dramatique. Au centre du morceau, le son très grave des riffs toujours aussi lugubres baisse considérablement de tempo et une tierce guitare acoustique apporte quelques arpèges, lent , lugubres et inquiétants, ajoutant à la musique imbibée de misanthropie et de cette puissance colossale et terrifiante. Le titre s'achève sur des samples pinçant et volatiles, dissipant la musique dans un ambiant calme et mystérieuse....

La seconde piste débute sur d'étranges bruits de grelots, bientôt suivis d'une guitare saturée, sale et froissée ainsi que d'un sample énigmatique et singulier de même type que celui finalisant le morceau précédent, pouvant par instant faire penser à Vinterriket. Wintherr parle quelques instants et le black métal démarre, vraiment brutal cette fois-ci avec une boîte à rythme lancée à toute allure, mitraillant chaque pulsation avec une oppressante célérité. Les riffs restent agressifs et mauvais, hostiles dans leurs distorsions en lames de rasoirs, tandis que les claviers dramatisent et ajoutent cette touche de grandeur et d'anomalie au morceau. Les vocaux sont quant à eux inchangés, acerbes et violent avec une tonalité éraillée et impulsive. Les accords se font ensuite plus plaintifs et tourmentés, très accrocheurs, toujours soutenu par la BAR battant à pleine vitesse mais l'ambiance revêt une dimension spatiale, explorant avec douleur l'immensité chaotique du cosmos, un véritable aperçut de la musique de Darkspace. Les riffs baissent peu à peu de volume et laisse place à un sample guerrier assez réaliste puis le black métal reprend, bien plus martiale et agressif cette fois ci, toujours avec ces vocaux pesants, violents et étendus. La musique s'entrecoupe d'un passage ambiant obscur, intense et très menaçant pour laisser à nouveau la première place à un black métal de même veine, sale avec ses claviers terrifiants et ses accords hostiles à toute forme humaine... La guitare se fait toutefois plus présente, colossale, haineuse et hystérique.

"Atmosphaere ", comme son nom l'indique, est un titre à dominante ambiante très énigmatique, formant une coupure dans la démo. Un sample très étrange de marche (?) fait peu à peu naître d'étonnants vocaux féminins, rythmés d'une percussion ethnique, curieux et inquiétants par leur singularité. On passe alors à une minute de black métal atmosphérique, juste un riff de guitare lent, sinistres et tonnant, tandis qu'une seconde guitare joue une sombre mélodie de haine apeurante et tourmentée, figeant l'auditeur d'un son d'une intense froideur. Le son diminue et l'ambiant reprend sur un sample très volatile et hasardeux, captivant et hypnotique. Malgré les longueurs peu communes des titres de PdH, on est très loin d'une sensation de répétition, les parties ambiantes, enveloppant littéralement l'auditeur et le laissant seul dans une transe inconnu, étant très variées et souvent entrecoupées de black métal (toujours atmosphérique), cet effet proscrivant la lassitude. La richesse de cette musique est impressionnante. A chaque écoute il y a toujours un nouvel élément à discerner. Quelques filets de voix hantent le climat, ajoutant à son aspect étonnant et étranger mais toujours peu rassurant. L'ambiance s'éteint peu à peu pour aboutir sur le changement radical qu'est le titre suivant...

En effet, "Das Schwarze Metall - Eisen" est un des titres les plus violent de PdH. La voix est beaucoup plus présente et vraiment typique du black métal. Les percussions sont simplistes et les riffs sales et froissés à souhaits, laissant de côté les claviers, ce qui ajoute un aspect très cru, malsain, et oppressant à la musique de Wintherr, opérant dans des compositions vraisemblablement des plus variées et singulières. Un nouveau sample de guerre perdure cette fois-ce durant tout ce passage violent et misanthrope, très réaliste et pour le moins sanglant. Cette brutalité, bien que légèrement abrutissante, montre une autre face de Paysage D'hiver, martiale et accablante. La guitare, nerveuse, tranchante et haineuse se noie dans le massacre en lui laissant la teneur d'une véritable marche guerrière. Encore une alternative et le pur ambiant occupe une nouvelle fois les dernières minutes du morceau, laissant la scène de guerre se perpétrer, l'accompagnant d'un sample très industriel et original cette fois ci, avec une pulsation basse faisant même penser à de la techno, mais n'enlevant bien sûr rien à la puissance des atmosphères de PdH. Le titre s'achève sur un clavier très volatile, léger, futile et évaporé, totalement neutre de sensations et donnant encore une fois toute sa singularité et son étrangeté au morceau et à la musique de PdH en général.

Encore une démo de très bonne qualité de la part de Wintherr, dans la lignée des précédentes. Le son reste assez mauvais dans l'ensemble mais c'est loin d'être un défaut et les différentes piste sont d'une richesse très rarement égalée, captivant l'auditeur et donnant en partie toute la qualité de PdH. De l'ambiant énigmatique au black métal oppressant, Wintherr excelle bel et bien en matière de BM atmosphérique. "Schattengang" n'est pas la meilleur sortie de PdH mais elle reste propre à ce dernier, avec un clavier varié et des riffs amples et agressifs, bien que la rythmique soit une nouvelle fois presque effacée. PdH reste de toute façon un incontournable. Une bonne démo et interessante néanmoins.


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